top of page

Alita battle angel, Robert Rodriguez (2019)

Photo du rédacteur: ValentinValentin

Alita, film pour enfants ? A défaut de porter un titre un peu enfantin, le film de science-fiction de Robert Rodriguez (Sin City, Boulevard de la Mort, Machete, Une nuit en enfer) surprend par sa maturité, son sérieux et sa grande qualité scénaristique. Doit-il cela à James Cameron ou au manga original, gunnm, oeuvre cyberpunk culte ?



Dans les cartons depuis plus de vingt ans, l'adaptation du manga en neuf volumes de Yukito Kishiro n'a finalement vu le jour qu'en 2019. Si au départ, James Cameron souhaitait le réaliser à tout prix, c'est finalement l'un des amis et collaborateurs de Quentin Tarantino, Robert Rodriguez qui s'en est chargé. Mais le cultissime réalisateur d'Abyss et Avatar n'a toutefois pas laissé main blanche à son compère : non seulement celui-ci a été choisi méticuleusement, mais Cameron en assura la supervision et le scénario dans son intégralité. Pour quel résultat ?

Adepte des défis techniques hors-normes, James Cameron qui a finalement agit comme un co-réalisateur et producteur a souhaité qu'Alita soit une oeuvre futuriste dans le sens le plus complet du terme, dans la mesure où le travail de préproduction, de tournage et de postproduction dépasse amplement la quasi totalité des films actuels (hormis ceux de l'univers Marvel, mais aucune comparaison possible). Si déjà en 1989 Abyss, dans un registre intimiste et profondément humaniste signait la réalisation la plus spectaculaire de l'américain, Robert Rodriguez a su aisément tirer les leçons de son maître pour proposer au public une héroïne puissante et accrocheuse.


James Cameron et Rosa Salazar en promotion pour le film.

Alita Battle angel dresse le portrait d'une héroïne cyberpunk-type, qui incarne les valeurs humanistes et féminines que Cameron chérit, et son caractère n'est pas sans rappeler celui de certains autres grands personnages du cinéma de SF, à commencer par la Ellen Ripley de Cameron (Aliens, le retour 1986) ou encore Sarah Connor de Terminator. Sous les traits d'une femme à l'apparence soignée et au charisme véritable, l'apparente fragilité n'est qu'un voile laissant apparaître une personnalité forte et une intrépidité caractéristique.


Fidèle adaptation du manga tant au niveau que des personnages qui se rapprochent considérablement de leur originaux qie du scénario adapté, Alita emprunte à l'univers cyberpunk des éléments particulièrement caractéristiques et pourrait presque faire office d'hommage dissimulé : l'héroïne entre dans une quête de personnalité, frappé d'amnésie, cherchant à reconstituer un passé sombre apparaissant par flashs. Le rôle de l'excellent Christoph Waltz est celui du docteur l'ayant sauvée des décombres, et devient aussi celui du mentor, du père spirituel. Il possède le don de redonner vie et de guider la jeune cyborg vers la sagesse et la conscience. Sont explorées (un peu maladroitement) les relations entre humains et robots à travers la relation entre Alita et l'un des amis du docteur Dyson Ido. La vision du futur reste assez classique (division verticale des classes et des espaces, utilisation d'androïdes de combats, surpopulation et pollution importante...) mais l'apparence-même de la ville d'Iron City fait amplement penser aux villes sud-américaines (voulu par Cameron) le jour, tandis que la nuit, les clichés cyberpunk reprennent le dessus, pour laisser place au néons bleutés et rosés, à la pluie.


Finalement, dans Alita tout est vrai : Acteurs comme décors !

Si le scénario finalement assez classique satisfait, c'est surtout la mise en scène qui plaît au spectateur. Le budget global du film (près de 200 millions de dollars) a permis aux équipes techniques de développer un univers soigné, fin et visuellement très réussi. Peu violent, Alita est toutefois puissant. Le tournage en capture de mouvement est remarquable et le travail de Rosa Salazar, interprète d'Alita donne de réelles émotions à l'héroïne, ce qui est assez rare lorsqu'il s'agit d'un film de ce genre. Notons aussi la présence de Jennifer Connelly en antagoniste, de Christoph Waltz qui remplit parfaitement son rôle de médecin/savant faisant penser à un Geppetto du futur, construisant des robots/marionnettes non pas de bois mais de métal dans son cabinet/atelier.

Rencontre étonnante entre méthodes traditionnelles de tournage et utilisation très importante de la technologie en post-production, Alita est finalement un film convaincant où les décors du film ont été réellement construits pour être finalement modifiés par informatique. Il en va de même pour Rosa Salazar, qui voit ses yeux agrandis et son corps modifiés pour prendre l'apparence d'une héroïne manga aux grands yeux et au corps modelé. Pas d'écran vert comme dans Avengers, mais du réel. Ce qui permet d'ailleurs de bénéficier d'une belle photographie donnant à voir quelques scènes superbes. Tout cela a toutefois nécessité près de deux années de postproduction. Toutefois, Alita a souffert d'une stratégie de communication et de marketing trop malhabile. Conséquence, un engouement très limité et un succès particulièrement mitigé. En France, le film se classe par ses deux millions d'entrées entre Terminator et Abyss.



Posts récents

Voir tout

Comments


©2020 site web conçu par Valentin Bessonnard #PassionCinema

  • facebook
bottom of page