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Casino, Martin Scorsese (1995)

Photo du rédacteur: ValentinValentin

Dernière mise à jour : 21 sept. 2019


Un mafieux à la tête du plus important casino de Las Vegas ? Du pur Scorsese.

Martin Scorsese, 76 ans, continue toujours à faire parler de lui. L’infatigable réalisateur américain, auteur de films au succès colossal (Taxi Driver, Raging Bull, Les affranchis, Aviator, Shutter Island, Le loup de Wall-Street...) est actuellement en pleine réalisation de The irishman, dont la sortie est prévue à l'automne 2019 sur Netflix. Peut-être que certains d'entre-vous ont d'ailleurs pu visionner sur cette même plateforme Rolling thunder revue, a Bob Dylan Story. Quoi qu'il en soit, Scorsese, c'est aussi et peut-être surtout, Casino, une véritable fresque sur l’Amérique des jeux d'argent, l'Eldorado bling-bling des années 1970. Mais qu'est ce qui fait de Casino un film conséquent dans l'histoire du cinéma de genre ?


Après avoir réalisé Les affranchis en 1990, Martin Scorsese avait rencontré à nouveau un réel succès, grâce au trio violent De Niro-Pesci-Ray Liotta. Le natif de Little Italy, à New-York, possédait un réel intérêt pour l'Amérique des gangsters, des voyous, d'une société éprise par des vices perpétuels, par une nation traversée par une violence quasi-permanente. En 1995, Scorsese décide de délaisser (un peu) les mafieux pour s'atteler à la cité archétype du rêve américain : Las Vegas, Nevada. En proposant Casino à son public, Martin Scorsese évoque à la fois les deux surnoms de ce pôle économique majeur : "sin city" (la ville des péchés) et "the entertainment capital of the world" (la ville mondiale du divertissement) en montrant les coulisses de ce business monumental, aux fluctuations d'argent permanentes, grâce à un regard honnête, intime, et réaliste.


Puissant trio avec Joe Pesci, Robert de Niro et Sharon Stone.

Porté par plusieurs de ses acteurs fétiches (De Niro, Pesci) ainsi que par une Sharon Stone au rôle éperdument insupportable mais ô combien crucial, le film analyse l'ascension et la chute du rêve américain. Si les dollars pleuvent, le sang coule aussi. Scorsese dépeint, en plusieurs temps, une ville où l'excès, et l'argent ne mène qu'à l'échec, inéluctable, et aux péchés capitaux. Placé à la tête d'un casino par la mafia de Chicago, "the Ace" Rothstein (Robert de Niro), dont le personnage a réellement existé, tente de gérer un business parfaitement rôdé grâce à une gestion des clients, des bookmakers et des finances irréprochable. Mais plus l'ascension est haute, plus la chute est dure : décadence morale, familiale, pécuniaire... Rien n'est laissé de côté durant les 3 heures que constituent ce film monumental.


Une photographie soignée et des décors réalistes.

Si la scène d'ouverture laisse planer un doute conséquent quant à l'avenir du personnage principal, l'intrigue permet de développer avec brio tous les thèmes qui sont chers à Martin Scorsese : ascension et décadence, vice et vertu, bien et mal, amitié et trahison, gangstérisme. Si Le Parrain I constitue l'archétype des films de mafia, nous pouvons affirmer que Casino en est de même pour le monde des jeux d'argent.

Puissant, religieux et rondement mené, Casino demeure le film le plus réussi de Scorsese tant il tient de la perfection tant sur le plan narratif que visuel. Car oui, le Las Vegas du film demeure un ring où s'affrontent le bien et le mal dans un duel d'une religiosité évidemment apparente. Les personnages personnalisent la chute vertigineuse de la Cité des péchés où les flammes de l'enfer viennent lécher la précieuse monnaie pour refermer leurs griffes sur cette micro-société. Ce ring, fait de diamants, de néons et de billets verts et où les cordes représentent des relations sociales complexes et fragiles, est filmé sans restriction aucune avec une caméra réaliste et chacun de ses coins sont examinés pour atteindre une ambiance intimiste (la relation entre Sam Rothstein et sa compagne est brillamment narrée). Sharon Stone décline d'ailleurs là aussi l'un de ses meilleurs rôles.

Le tout est accompagné, très logiquement, par une ambiance sonore riche et particulièrement représentative de la glorieuse période l'histoire de la côte Ouest des USA, qui décline quelques-un de ses interprètes les plus importants : Dean Martin, The Rolling Stones, Fleetwood Mac, Roxy Music, Otis Redding, Mickey et Sylvia...


-> Disponible sur Netflix.


"Running a casino is like robbing a bank with no cops around. For guys like me, Las Vegas washes away your sins. It's like a morality car wash." (Sam Rothstein)
"Être à la tête d'un casino c'est comme cambrioler une banque sans les flics aux alentours. Pour des gars comme moi, Las Vegas vous nettoie de tous vos péchés. C'est comme un lavage de voiture...mais pour la moralité"

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