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Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda

Sabine Carta

Comment parler d'un film qu'on adore sans en faire des tonnes ?


Cléo est un ovni parmi les ovnis de la famille de la Nouvelle Vague. On ne remerciera jamais assez Agnès Varda pour ce bijou de poésie; Ce film est sorti en 1962 avec Corinne Marchand dans le rôle titre. Par la suite, la réalisatrice travaillera beaucoup sur le format du documentaire.


Agnès Varda choisit ici la beauté pour nous parler du … cancer.

En effet, dès la première séquence le spectateur est dans le secret de Cléo : Mme Irma nous confirme "qu'elle est perdue". Mais comment cette chanteuse frivole à la beauté angélique peut-elle porter la maladie en elle ?

Il est 17h. L'héroïne est rongée par l'inquiétude car à 19h elle aura ses résultats médicaux. Nous traversons avec elle ces deux heures d'errance; dans le Paris des Sixties. Les voitures, les cafés, la beauté de Corinne Marchand, la musique de Michel Legrand, les apparitions de Sami Frey, Jean-Claude Brialy, Jean-Luc Godard : tout cela mélangé je crois bien que ça fait un film culte. Tout est beau.


Madame Varda nous parle de la mort à travers une jeune "princesse", qui chante aussi bien qu'elle marche dans les rues bondées de la capitale; l'interprétation de la chanson "Sans toi" avec Michel Legrand au piano, exprime l'impuissance face à la maladie, la mélancolie d'une femme qui a tout pour être heureuse, comme le dit Angèle sa dévouée assistante, qui ne croit pas à la légitimité de ces inquiétudes.

Comme plus tard, dans Sans toit ni loi (1985), Agnès Varda met son personnage féminin au centre d'une réalité froide de la vie.

Ses musiciens aussi la croient capricieuse; c'est auprès de Dorothée, son amie modèle pour sculpteurs, qu'elle trouve enfin l'empathie et la compréhension.

Tout au long du film on a droit à des petits clins d'œil de la cinéaste féministe : "cette figure de poupée", "surtout ne parles pas de ta maladie, les hommes ont horreur de ça.", "Tous les hommes sont des égoïstes", à propose de son amant volage.

Elle passe par toutes les émotions puis dans le parc Montsouris elle rencontre l'amour, Antoine (Antoine Bourseiller). Il n'a plus envie de retourner en Algérie faire le soldat. Il a envie d'être à ses côtés. Tout est simple.

Pour moi, c'est la simplicité qui caractérise le travail d'Agnès Varda. Elle parle de nous, avec son regard intelligent et on comprend mieux les choses de la vie.



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