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La Mule, Clint Eastwood (2019)

Photo du rédacteur: ValentinValentin

Pour son grand retour en tant qu’acteur, un rôle qu’il avait abandonné depuis 2012, Clint Eastwood, légende vivante du cinéma américain, signe un film de grande qualité, particulièrement touchant.

Synopsis

Earl, octogénaire, voit son exploitation horticole concurrencée par l’arrivée et l’explosion d’Internet. Son métier devenu désuet, celui-ci se voit contraint de mettre la clé sous la porte. D’un caractère tenace, aigri par le travail, Earl se retrouve seul et démuni. Sa famille s’étant éloignée de celui qui faisait passer le travail avant tout le renie. Mais Earl, tiraillé par les regrets, va chercher à se rattraper : le vieil homme devient « La Mule » la plus demandée d’un cartel de l’Illinois. Cette aventure lui amène beaucoup d’argent, mais aussi bien des ennuis...


Analyse


Clint Eastwood, réalisateur, producteur et acteur principal de ce film donne ici encore une leçon de cinéma avec beaucoup d’humanisme. Nous sommes touchés d’emblée par le destin de cet octogénaire pour qui le travail représentait absolument tout. Ayant toujours fait passer le labeur avant sa propre famille, Earl représente cette vieille génération, celle de grands-parents et des arrière-grands-parents, pour qui le travail seul constitue le salut.

Mais pourtant, en 2017, Earl n’a pas seulement perdu son exploitation horticole. Celui qui était considéré comme l’un des meilleurs dans son domaine se rend compte qu’en dehors de son travail, il n’est plus rien : qu’un homme parmi les autres. Démuni, renié de sa propre famille, Earl ne tarde pas à comprendre qu’à plus de 80 ans, celui-ci n’a jamais vraiment profité de la vie comme il l’aurait dû. Absent au mariage de sa fille, il débarque tout de même pour le repas familial, et se fait débarquer. Les reproches de sa fille et de son ex-épouse sont dures et le touchent au coeur. De pierre, celui-ci ne se brise pas, mais il cherche à s’attendrir.

La mule n’est pas un simple film sur le parcours étonnant d’un homme mais c’est un film sur le temps qui passe, sur les regrets que l’on peut éprouver arriver à un âge avancé de la vie. A travers cette histoire qu’il interprète, peut-être d’ailleurs que Clint Eastwood se met en scène lui-même. C’est scénaristiquement brillant et interprété avec justesse. Le reste du casting est d’ailleurs à la hauteur : Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Michel Peña.


Investi dans un cartel de drogues, Clint - Earl - devient une mule, c’est à dire qu’il conduit, transporte de la drogue contre de l’argent. Comme une métaphore, il transporte sur son dos tant des regrets, des souvenirs acides et de la drogue. Cet argent lui permet d’aider sa famille, ses amis, son village. La DEA, se met sur les traces de celui que l’on surnomme alors « Tata », mais ses agents, qui doivent eux-aussi faire leurs preuves, font fausse route : Comment se douter qu’un vieillard puisse transporter plusieurs centaines de kilos de drogues ? C’est la lutte du bien et du mal, des regrets imprégnés du passé et du présent de la fraude, Earl sillonnant les routes de l’Illinois, musique Country à fond. 

Earl, conscient de ses actes va jusqu’au bout dans son bouleversant parcours. Ayant parvenu à renouer avec sa famille, le voilà désormais arrêté et plaidant coupable au tribunal. La boucle bouclée, voilà désormais Earl à bouturer des fleurs en prison.

La Mule est un film maîtrisé tant au niveau des images que des émotions, et ne laisse certainement pas indifférent. Pas de numéro d’acteur superflu, mais de l’expérience mise à profit dans cette adaptation d’un article de journal, d’une histoire vraie. Une réussite.

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