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Le daim, Quentin Dupieux (2019)

Photo du rédacteur: ValentinValentin


Le nouveau pari cinématographique de Quentin Dupieux sortait sur les écrans l'an passé. Porté par deux acteurs que tout oppose désormais (Adèle Haenel et Jean Dujardin), cette comédie dramatique sortant des sentiers battus laisse particulièrement perplexe.


Synopsis


Georges, marié mais en phase de divorce avec son épouse, se retrouve solitaire. Isolé, esseulé, celui-ci trouve en une veste en daim un véritable compagnon de route. Achetée plusieurs milliers d'euros, sa veste marron ne le quitte plus. Au détour d'un bar du petit village où il loge désormais, Georges fait la rencontre de Denise, employée de bar. Muni de la caméra numérique que lui offrit l'ancien propriétaire du Daim, Georges s'improvise cinéaste, aidé de Denise comme monteuse. Son objectif ? Que plus personne ne porte de veste. Car seul le Daim compte. A tout prix.


Analyse


Nous retrouvons dans ce film la patte indélébile de Quentin Dupieux qui avait déjà particulièrement et agréablement surpris dans Rubber puis Au Poste ! Dupieux ne se prend pas au sérieux, mais prend le cinéma au sérieux : Chez lui, le non sens possède un sens, et Le daim demeure une exploration radicale et sans détour de la solitude de l'homme, comme mère des vicissitudes et des pensées les plus violentes. de l'égoïsme de l'homme, de son égo surdimensionné naît des envies de domination, sinon de meurtre. Personne ne doit dépasser l'homme au daim. Personne ne peut dépasser la beauté du 100% pur daim.

En très peu de temps (1h15), Quentin Dupieux dévoile davantage son registre, dans une ambiance alpine relativement sordide et toujours prête à dévoiler quelques surprises inattendues. Loin d'être parfait, le film sait tenir son fil conducteur sans trop en déroger et rester taquin.

"Seuls à deux", Adèle Haenel et Jean Dujardin forment un bon duo. Le non sens de Jean Dujardin se retrouve compensé par une certaine intelligence féminine dont on peut imaginer l'ambiguité chez Adèle Haenel. Il demeure assez intéressant d'analyser le fond de ses actes en faveur de Georges : s'agit-il là d'une naïveté assez frappante ou d'une manipulation rondement menée aboutissant jusqu'au point final ? Quelle est la place du garçon dans tout cela ?

Ces quelques questions pimentent le résultat final d'un film qui reste évident terne et sans grand intérêt. Peu y trouverons une finalité pertinente, la majorité n'en comprendrons pas la fin. Il n'y a peu être, au fond, rien à y comprendre. Quentin Dupieux saisit le spectateur au vol, dans ses pensées et lui montre les siennes. Nous sommes bien loin d'un Shining bien qu'on en percevra les références presque évidentes : le téléviseur, la neige, le sang, les voix qui se renforcent, la pale du ventilateur devenue une hache : il y a une gradation de la violence certaine, toutefois très rapide. Le film aurait mérité quelques précieuses minutes en plus qui n'auraient pas été de refus.



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