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Les frères sisters, Jacques Audiard (2018)

  • Photo du rédacteur: Valentin
    Valentin
  • 24 oct. 2019
  • 2 min de lecture

Le présent film est sorti en VOD il y a quelques temps après un succès très mitigé à l'international, et un accueil critique particulièrement favorable. Première production anglophone d'Audiard (Un prophète, De rouille et d'os...), et première incursion dans le monde du western, Les Frères sisters demeure une belle surprise, portée par un scénario intelligent, des acteurs inspirés, un paysage visuel et sonore soigné.


Fier de ses récompenses (4 Césars en 2019 dont celui du meilleur réalisateur), Jacques Audiard est désormais reconnu d'Hollywood pour avoir réalisé son premier western en langue anglaise, en apportant un souffle nouveau au genre cinématographique. Le résultat est plutôt saisissant. Loin d'être parfaite, l'oeuvre fait toutefois preuve d'une grande finesse dans sa réalisation, dans ses dialogues, dans son scénario. Jacques Audiard a choisi le talent de Joaquin Phoenix, John C. Reilly pour interpréter les frères Sisters mais aussi Jake Gyllenhaal qui, de son faciès sombre et inquiétant déjà aperçu dans prisoners, enemy, Nightcall maîtrise bien son jeu. Comme bien souvent, Joaquin Phoenix rayonne par sa force de caractère apparente, une vraie puissance émotionnelle, incarnant avec intensité le plus jeune des deux frères. Mais ce récit initiatique n'est pas seulement brillant par ses acteurs. Il convainc par ses images qui mettent particulièrement bien en oeuvre la réflexion sur les racines de la violence au sein de la société américaine, la dualité qui existe parmi les Hommes déchirés entre guerre et paix, entre ordre et désordre, entre couteaux tirés et colt bien rangé. C'est bien sur ces bases qu'est née la société des Frères Sisters. Mais ce récit prend un chemin plus fin et plus distingué qu'il n'y paraît au départ. La scène d'ouverture, sombre, puissante, donne le ton immédiatement des 120 minutes à venir où le réalisateur prendra en otage son spectateur pour l'emmener sur les vastes plaines américaines. Audiard a sû s'entourer des bonnes personnes pour réussir son film qui s'insère dans une carrière impressionnante et homogène. Non, Les Frères sisters ne fait pas tâche dans la filmographie de Jacques Audiard et demeure un film à voir de toute urgence. D'un point de vue purement narratif, il tient la route, sans faire preuve d'artifices. Seul vrai regret, l'absence quasi complète d'un homme pourtant bien présent au casting, Rutger Hauer qui n'eut que quelques très brèves secondes à l'écran. Le comédien néerlandais décédé récemment aurait sans doute trouvé sa place en tant que Commodore en ayant quelques instants supplémentaires devant la caméra.

Enfin, artistiquement, Les frères sisters est absolument exemplaire. Les images sont très soignées et donnent à voir un paysage sublimé, dangereux, instable et symbolique. La photographie est donc une réussite, comme les décors et les costumes. La Bande-son d'Alexandre Desplat, paysage musical minimaliste et léger, ne prend pas le pas sur le reste et sert le scénario correctement.



 
 
 

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