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Mad Max : Fury Road, George Miller

Photo du rédacteur: ValentinValentin


Tandis que George Miller a récemment annoncé qu'une suite de l'opus sorti en 2015 était en discussion, peut-être s'agit-il du moment adéquat pour revenir sur l'un des films les plus impressionnants de ce siècle, sorte de véritable road-trip dystopique où la fureur s'empare de l'écran sans une seconde de relâchement.



La franchise Mad Max débute en 1979 déjà avec George Miller aux commandes, laissant à Mel "Max Rockatansky" Gibson le soin de manier le volant de son V8 Interceptor (Pursuit Special) , véhicule d'intervention de la police, petit bijou de motorisation ne laissant aucune chance aux contrevenants. Mais Mad Max, policier, est le plus doué des pilotes et rien ni personne ne peut entraver son chemin de membre de la Main Force Patrol, la brigade routière. Sillonnant les routes d'une Australie déserte où les ressources essentielles manquent (toutefois, peu de précisions sur le lieu exact de l'action), Max fait face aux plus coriaces des criminels sans pitié. Animé par un esprit de vengeance, il décide de traquer les responsables de meurtres le touchant personnellement. Max est une personne sombre, à la personnalité complexe, peu bavard, dont le regard perçant fait office de viseur d'une précision redoutable lorsqu'il s'agit de poursuivre voleurs, meurtriers, pilleurs et fait vrombir son véhicule de prédilection.

Déjà en 1979, la dystopie s'installe dans l'oeuvre de Miller qui développe un monde où les ressources comme le pétrole manquent, générant une crise impactant les civils qui n'ont d'autre choix que de commettre des crimes pour survivre. Évoluant le plus souvent en groupes, armés et dotés de véhicules modifiés, ils vivent dans un monde où l'empathie n'existe plus, où seul l'instinct de survie les guide dans une société désorganisée. Ce fait se confirme dans l'opus suivant en 1981 (Mad Max : le défi), où le style western est d'avantage exploité et où les individus forment des communautés autonomes. Le troisième volet en 1985 invite la chanteuse Tina Turner à interpréter le second rôle dans un film prenant plutôt l'aspect d'un péplum sur fond de guerre nucléaire. Ce dernier film, le moins bon de tous, obtient néanmoins un succès considérable... Mais George Miller ne s'arrête pas là : trente ans plus tard, l'univers fictionnel revient au cinéma... et de quelle manière !


Si bien souvent les reboots de films datant de l'ère de la caméra argentique sont de véritables catastrophes scénaristiques et d'horribles faux hommages au cinéma exploitant la nostalgie du spectateur ou des générations successives (Exemple : S.O.S fantômes en 2016 pour ne citer que lui), Mad Max Fury Road est le contre-exemple absolu. Si Mel Gibson (trop âgé) ne reprend pas son rôle de Max Rockatansky, l'excellent Tom Hardy lui succède avec les honneurs, accompagné entre autres d'une Charlize Theron (Furiosa) métamorphosée et de Nicholas Hoult.


Le résultat de longues années de gestation dans l'esprit de George Miller est absolument bluffant. Mad Max Fury Road est une expérience cinématographique hors-normes, et constitue à titre personnel celle qui m'a le plus marqué, l'ayant vu sur grand écran et en Dolby Atmos. Si le film de 2015 est à considérer comme à part de la trilogie initiale, il reprend nombre de ses éléments en poussant à l'extrême la vision d'un monde dévasté, post-apocalyptique et désertique, où seule la survie est nécessaire alors que tout vient à manquer. Les étendues désertiques de Fury Road sont sans fin. L'horizon paraît à jamais désolé. Pourtant, le héros de la guerre du pétrole Immortan Joe a amené à sa communauté l'ultime ressource : l'eau. Mais à quel prix ? Celui de la réduction en esclavage de chacun des membres, qui n'ont accès au précieux liquide qu'en de rares occasions. Le tyran règne sur la Citadelle en maître, possède des pilotes d'élite (tel que l'Imperator Furiosa) et fait exercer à ce titre un puissant culte de la personnalité à son égard. Mad Max, éternel solitaire, se retrouve néanmoins embarqué parmi les rebelles de la Citadelle, traqué sans relâche par les soldats de l'apocalypse...


Quelle belle journée...

Tout feu tout flamme, Fury Road est une réelle réussite scénaristique, mais également sur le plan de la photographie, de la mise en scène, de la bande originale, des costumes. L'immersion est totale et le rythme effréné ne laisse pas de place au répit grâce à un montage impeccable assuré par la femme de Miller (Margaret Sixel) et le chef monteur de Gatsby le Magnifique. Impossible de respirer tant les flammes et le sable du désert envahissent l'écran de manière permanente. Les courses-poursuites constituent une véritable prouesse de réalisation dans la mesure où celles-ci ont été réalisées non pas par l'utilisation d'écran vert, mais par le biais de prises de vues réelles. Impressionnant de rigueur et de puissance, Fury Road bénéficie aussi d'une photographie jaune-or délicieuse, étalonnée par John Seale (Rain Man, Le Cercle des poètes disparus, Le Talentueux Mr Ripley...). Certaines scènes sont extrêmement spectaculaires et inventent presque un genre : le western rock, où le désert n'est plus qu'une gigantesque scène où se succèdent des prouesses déchaînées. Les images sont accompagnées d'une bande-son violente, rapide. La partition rédigée par Junkie XL ne prend pas le pas sur les images, mais les accompagne très souvent pour le bonheur du spectateur. Mais ne nous y trompons pas : le message subliminal délivré dans le film n'est pas celui d'un blockbuster sans profondeur. Il questionne l'homme et son essence même alors que la problématique du réchauffement climatique invite l'humanité à imaginer un avenir sans pétrole, où les ressources pourraient considérablement s'amenuiser.

Couronné de succès, Mad Max Fury Road obtient pas moins de six oscars dont ceux réservés aux meilleurs costumes, aux meilleurs décors, au meilleur montage et à la bande originale, en plus des nombreuses récompenses obtenues à travers le monde, un succès critique dithyrambique.


Course-poursuite en pleine désert, accompagnée de guitaristes aux guitares enflammées

Ce quatrième opus de la saga Mad Max porte donc bien son nom : la fureur s'empare de l'écran pendant 120 minutes. Cerise sur le gâteau, une version noir et blanc (ou plutôt black & chrome) est conçue en 2016. Il s'agit en réalité de la version la plus proche de l'idée originale de George Miller : un film monochrome, muet, où seule la bande-son constitue les dialogues. Le résultat est une nouvelle fois surprenant grâce à un étalonnage impeccable. Cette version n'est donc pas qu'un simple passage de la couleur au noir et blanc...


Osons le dire : Mad Max Fury Road est une réussite sur tous les plans et constitue d'ores et déjà un film culte qui restera pendant très longtemps comme une référence cinématographique, se hissant parmi les meilleurs films de l'histoire du cinéma.



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