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Martine Carol, l'attachant météore

Photo du rédacteur: Romain JousseRomain Jousse

Avant Catherine Deneuve, Mylène Demongeot ou l'ouragan Brigitte Bardot, une jeune femme, oubliée de nos jours, se fait remarquer, au milieu des années 40. Elle retire rapidement le "e" de Carole. Elle a du charme, des formes généreuses et un rythme vocal déjà doué pour la comédie. Elle ne devient pas célèbre immédiatement, les premiers rôles à l'écran sont plutôt brefs mais patience, le succès et la quête éperdue de la jeune femme à chercher l'Amour ne vont pas tarder à exploser.


Car oui, Martine est amoureuse. Amoureuse de tous les instants. Touchante dans sa volonté de progresser comme comédienne, elle émeut aussi, à mes yeux, dans son appétit de vivre.

La presse se fait l'écho en 1947 de sa tentative de suicide après sa rupture avec le beau Georges Marchal dont elle était tombée éperdument amoureuse.

Entreprise publicitaire d'une starlette en mal de reconnaissance ou geste désespéré d'une incorrigible amoureuse, entière et tourmentée ?

Nul ne sait si l'extraordinaire succès du film Caroline Chérie, en 1951, dont elle interprète le rôle principal, la console pour un temps des aléas de son cœur.


Martine aime vivre et se donne du mal.

Elle épouse Christian-Jaque, il est cinéaste, il enchaîne les succès, a dirigé une ribambelle de grands acteurs, Maria Casarès, Gérard Philipe mais avec Martine, c'est une véritable collaboration au long cours qui va sceller sa trajectoire professionnelle à celle qui semble promise à un avenir cinématographique sans nuages.


Devant la caméra de son époux, elle sera Lucrèce Borgia, Nana ou Madame du Barry.

Outre Christian-Jaque, elle travaille également dans la foulée avec René Clair pour Les Belles De Nuit avec le vif et séduisant Gérard Philipe.

Reine du box-office avec ces films qui poursuivent l'exploitation du personnage pulpeux et dynamique qui a fait d'elle une star, Martine veut aller plus loin, être heureuse et vibrer avec des rôles plus grands encore.


Lola Montès, réalisé par le maître Max Ophuls, devait être le rôle de sa vie. Opéra visuel ou tragédie picturale, le film semble multiplier les résonances avec le destin ambivalent de son interprète. Lola a connu la gloire, le succès, les hommes. Broyée par la machine à rêves, elle survit sous de maigres chapiteaux, déchue et désenchantée.

Problème. Le film est un bide noir, un véritable four. Le public ne retrouve pas sa Caroline Chérie. Il ne lui pardonnera pas.

Elle est pourtant extraordinaire dans ce qui, de nos jours, est salué comme un des plus grands films de tous les temps.

La légende veut qu'elle ait quitté en pleurant la première parisienne de Lola Montès, un désastre commercial.

Elle retrouve des couleurs avec Nathalie, charmante comédie policière de Christian Jaque, avec le jeune débutant Michel Piccoli.

Martine s'emporte, fait le tour du monde, divorce et tente de retrouver un grand rôle dans un grand film.

Tahiti, au début des années 60, semble un temps lui apporter quiétude, apaisement et tranquillité.

L' ami fidèle Gilles Grangier l'engage dans Le Cave se Rebiffe, en 1961, pour interpréter un second rôle élégant mais force est de constater que la curieuse histoire d'amour entre Martine Carol et le grand écran semble bel et bien déjà terminée.

Elle retrouve pourtant sur le plateau Jean Gabin, son partenaire dans Miroir, quinze ans auparavant.

Elle fait malgré tout un joli sort au dialogue de Michel Audiard.

Je n'ai jamais oublié Martine, l'attachant météore au charme dynamique et à l'irrésistible énergie à aimer.

Peut être que le public l'a oubliée,

lui préférant d'autres étoiles.

Proche de Jean Marais, entretenant de chaleureuses relations avec Brigitte Bardot, Martine s'éteint brutalement le 6 Février 1967 dans la solitude d'une chambre d'hôtel monégasque.

Elle n'eut jamais cinquante ans.

Mais son étonnante trajectoire, elle, est à redécouvrir.




Lola Montes a bénéficié d'une restauration inédite présentée en 2008 à Cannes Classics. Plus d'informations sont disponibles sur le site de la Cinémathèque Française.

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