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Oldboy, Chan-wook Park (2003)

Photo du rédacteur: ValentinValentin


A ne pas confondre avec son remake de 2013 portant le même nom, Oldboy a tout d'un grand film séduisant qui possède un certain nombre de qualités artistiques et scénaristiques. S'étant imposé comme l'une des œuvres phares du cinéma coréen avant l'arrivée de Bong joon-ho qui sortait timidement la même année Memories of a murder, c'est une oeuvre puissante qui ne laisse heureusement pas la violence ternir la réflexion du réalisateur, somme toute assez intéressante.


Plusieurs éléments font la force de ce film qui aurait tendance à puiser son inspiration parmi quelques grands auteurs. Adapter un roman n'est jamais simple, un manga encore moins : Il s'agit-là d'une interprétation plutôt libre, permettant à C-H Park de faire preuve d'une réflexion souvent Kafkaïenne lorsqu'il s'agit de mettre son personnage principal, héros malmené recurrent chez le Coréen, dans des situations tirées directement de l'imagination du réalisateur. La question de l'enfermement du personnage principal pendant ces quinze années me fait réellement penser à une réécriture contemporaine de la métamorphose de Franz Kafka. Cela fait de lui une bête, un insecte, mais non plus un humain. Hallucinations, visions paranoïaques agrémentent régulièrement la pellicule. Oldboy est un film unilatéral sur la solitude, sur la violence, sur la finalité des actes. Le décor de cette chambre-cellule fait intimement penser à un décor de tragédie grecque. Quoi qu'il en soit, Oldboy est profondément pessimiste et, d'une manière globalisante, met la société dos au mur.


Oldboy demeure un film particulièrement violent et graphique. Cette véritable effusion de sang, de hurlements et de moments particulièrement intenses ne nuit pas au scénario ni à la crédibilité des interprètes, au contraire. Mais notons que cette violence n'est pas dénuée de sens et permet réellement de développer avec intérêt la question de la vengeance qui est l'un des thèmes principaux de l'oeuvre. Brutal et sans détour, Oldboy inflige au spectateur une claque visuelle assez impressionnante qui laisse des traces dans l'esprit des jours durant. Finalement, Oldboy nous fait penser à un film de Tarantino où le réalisateur se délecte des plans parfaits et des scènes frénétiques qui servent au scénario de la meilleure des manières. La seule (et grosse) différence demeure l'absence, contrairement au compère américain, de toute référence pop culture. Chan-Wook Park se détache des gros clichés américains bien-entendu, pour créer un univers propre le temps d'un film, à contre-courant du cinéma Hollywoodien qui produira 10 ans plus tard un remake médiocre et sans saveur.


Rapide, perturbant, violent, impitoyable, Oldboy ne passe par aucun détour pour faire de Oh Dae-soo (le personnage principal) un représentant digne de la société, condamné à toujours souffrir et à ne jamais comprendre les origines de cette souffrance dont lui seul en est le responsable.

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