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Série : The Young Pope, Paolo Sorrentino, 2016-2020

Photo du rédacteur: ValentinValentin


Alors qu'une seconde saison a été annoncée début janvier 2020 sur Canal+, que Netflix propose depuis quelques jours "The Two Popes", l'occasion se présente de revenir sur l'un des événements du petit écran en 2016/2017 : The Young Pope, mini-série en 10 épisodes, dotée d'un beau casting (Jude Law, Diane Keaton en tête) et réalisée par le maître italien actuel Paolo Sorrentino, auteur de quelques beaux films de cinéma (La grande Bellezza, This must be the place, Youth).

Le résumé

Lenny Belardo (Jude Law), jeune cardinal sans grande influence, creuse son nid au sein de l'église. Son éducation, il la doit à Soeur Mary (Diane Keaton). Sa naissance est le fruit d'une rencontre entre deux parents influencés par la culture hippie. Propulsé pape par une chambre des Cardinaux cherchant l'appât du gain et un pape facilement manipulable afin d'arriver à leurs intérêts, Lenny Belardo, désormais Pie XIII, n'est rien d'autre qu'une tempête au Vatican. Désopilant, ne supportant pas l'autorité, se sentant manipulé et ayant des pensées contradictoires aux dogmes établis, le nouveau pape fait de son règne un moment où s'exprime toute sa personnalité quitte à s'opposer à ses plus proches collaborateurs. Aidé de son mentor et ambivalent Cardinal Spencer, d'abord favori pour l'élection, Lenny tente de refonder certains pans de l'église et d'éliminer tous ceux qui font de l'ombre à sa conception personnelle de la foi extrêmement conservatrice. Ne révélant jamais son visage à ses fidèles, il instaure un culte nouveau, jugé dangereux par quelques-un des membres les plus importants comme le Cardinal Angelo Voiello, figure importante et au passé sombre.


L'analyse


The Young Pope est une surprise tout à fait étonnante. Rien, à priori, ne laissait suggérer une série aussi courte et aussi relativement bien écrite. Il y a sans aucun doute un ensemble d'éléments qui font de ce travail télévisuel l'une des plus franches réussites de ces dernières années, touchant à un sujet particulièrement sensible et jamais exploré dans ce sens. Paolo Sorrentino, réalisateur qui ose, met en scène la sacro-sainte papauté dans une successions d'images décadentes incarnées par un acteur au sommet de son art et de sa méprise pour le reste du monde.

Confortablement mise en scène, The Young Pope est menée avec une certaine habileté à travers les épisodes. Les dialogues sont bien travaillés, le rythme relativement soutenu, parfois inégal toutefois. Néanmoins, on se plaît à suivre le parcours ascensionnel de Lenny Belardo, homme apportant un significatif air de renouveau simultanément à un puissant conservatisme. Cigarette à la bouche et coca à la main, ce pape possède une foi inébranlable qu'il ne retrouve nulle part dans un Vatican perclus de péchés et de mensonges. "Où sont passées nos vraies valeurs ? " Jésus n'est pas un produit marketing, le pape n'est pas une figure populaire, le Vatican n'est pas une entreprise. Et pourtant...

Voilà des éléments qui ne sonnent pas si creux dans la réalité de notre société contemporaine, bien qu'ici présentés dans le fond d'une fiction. Oser le mettre à l'écran et le présenter en Italie était certainement un pari de haute-voltige. Réussi, puisque le pilote a été suivi par un nombre considérable de personnes dans le pays natal du réalisateur, battant même le pilote de la série américaine Game of Thrones.


Le casting pourrait résumer à lui seul la qualité de la série : Jude Law touché par la grâce et à l'attitude de Rockstar, Diane Keaton, Silvio Orlando, James Cromwell, Cécile de France, Ludivine Sagnier... Impressionnant. Tous sont habillés avec un grand soin : les costumes sont beaux.

N'oublions certainement pas la musique, très présente et soignée. Ajoutez à cela un générique dantesque avec une reprise de All along the Watchtower de Jimi Hendrix, une bonne dose d'humour général : Vous aurez l'une des meilleures mini-séries actuelles, dont on attend beaucoup de la suite intitulée The New Pope, qui présentera le duo John Malkovitch / Jude Law et des invités surprise... dont Marilyn Manson !


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