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SÉRIE : Too old to die Young, Nicolas Winding Refn (2019)

Photo du rédacteur: ValentinValentin


Réalisateur particulièrement en vogue, ayant accédé à une renommée mondiale après son diptyque Drive et Only god forgives, le danois propose depuis le 14 juin 2019 sur Amazon Prime Video une réalisation très singulière répondant sous le nom de Too old to die young. Connu pour imposer une image très stylisée, parfois poussive mais souvent riche en qualité, Nicolas Winding Refn a choisi de présenter quelque chose à la croisée entre une série et un long film. Mais à l'heure des séries au format long (90min x 10 épisodes) de plus en plus prisées, cela vaut-il réellement le détour ?


Après avoir entamé un tournant décisif dans son oeuvre, Nicolas Winding Refn s'était assuré une renommée mondiale. En 2011, Drive, avec Ryan Gosling et Bryan Cranston, constituait une véritable claque cinématographique grâce à une photographie parfaite, une maîtrise constante du cadrage, des plans, de l'éclairage et une composition musicale de grande qualité. Après plusieurs années de maturation, le projet NWR a globalement mûri pour finalement atteindre son sommet (déjà ?) par le biais de Too old to die young. Si les fans des images stylisées et des scénarios planants ont pu goûter à un avant-goût grâce à Only God forgives et l'étonnant The neon demon, la nouvelle réalisation du danois constitue une création moderne surprenante. En 13 heures de cinéma, découpées en 10 épisodes d'environ 1h20, il s'agit de proposer une vision renouvelée du septième art par l'apport d'un ensemble d'éléments déjà exploités auparavant mais poussés à leurs extrèmes.

Si Too old to die young peut fortement décontenancer par son contenu et sa longueur inhabituels, le résultat final en vaut la peine pour le cinéphile amateur de séquences longues, peu bavardes mais d'un résultat visuel impeccable. Le premier épisode constitue un démarrage fort et maîtrisé, mais inabordable pour bien des spectateurs : la lenteur de certaines scènes pousse des actions au quasi-ridicule : Miles Teller (Whiplash) incarne le rôle d'un policier de Los Angeles en proie à des cartels, tueurs à gages et autres voyous du Sud-Ouest des Etats-Unis. Le visage impassible, dénué de toutes émotions et profondément marqué (similaire à Ryan Gosling dans Drive), l'interprète passe clairement son temps à regarder dans le vide, distribuant quelques rares échanges parlés, à se poser des question existentielles. Parfois-même, il s'agit de regarder un échange entre deux personnages, dont les propos sont triviaux, mais ne font qu'accroître une atmosphère qui cherche à happer son spectateur, ou même attendre plusieurs secondes avant d'obtenir une réplique n'apportant rien au scénario... et pourtant.


Miles Teller évolue dans un monde noir et visuellement très dense.

Mais par cette série, Winding Refn prend un tournant radical en proposant ce qu'il connaît le mieux : un long film aux scènes puissantes, à l’atmosphère présageant une effusion de violence à venir, physique ou psychologique. NWR signe ici une oeuvre inclassable, indescriptible et difficile à regarder tant il faut du temps pour en comprendre son essence-même. Malgré des débuts sobres, la série (fin de l'épisode 1) prend un tournant stylistique considérable pour atteindre finalement une apothéose exceptionnelle : chaque image est léchée par un éclairage au néon, la colorimétrie est poussée à son extrême, chaque plan est cadré avec grande rigueur, chaque dialogue millimétré et la musique de Cliff Martinez, minimaliste tient un rôle de quasi premier plan.

Chez NWR, les images parlent bien plus que les personnages, au profit d'un scénario simple mais au dénouement inhabituel. Regarder un épisode conviendrait à regarder au ralenti l'oeuvre colorée d'un couturier de l'image, où chaque dentelle serait passée en revue par la caméra, chaque élément serait décortiquée pour provoquer soit une saturation de l’œil chez les uns, soit une vraie dilatation de la pupilles chez les autres. Too old to die young est une vraie expérience qui, pour bien des raisons vaut le détour, mais qui peut paraître extrêmement prétentieuse.

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