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The Father, Florian Zeller (2020)

Photo du rédacteur: ValentinValentin

Révélation française de la cérémonie des Oscars 2021, The Father, drame franco-britannique signé Florian Zeller se révèle être d'une grande juste et d'une sensibilité rarissime dans l'industrie du cinéma actuelle. Rapide tour d'horizon.


Synopsis


Anthony a bientôt 80 ans. Il vit seul dans son appartement de Londres et refuse toutes les aides-soignantes que sa fille, Anne, tente de lui imposer. Cette dernière y voit une nécessité d’autant plus grande qu’elle ne pourra plus passer le voir tous les jours : elle a en effet pris la décision de partir vivre à Paris pour s’installer avec l’homme qu’elle vient de rencontrer…

Mais alors, qui est cet étranger sur lequel Anthony tombe dans son salon, et qui prétend être marié avec Anne depuis plus de dix ans ? Et pourquoi affirme-t-il avec conviction qu’ils sont chez eux, et non chez lui ? Anthony est-il en train de perdre la raison ? Quelque chose semble se tramer autour de lui, comme si le monde, par instant, avait cessé d’être logique. Égaré dans un labyrinthe de questions sans réponse, Anthony tente désespérément de comprendre ce qu'il se passe autour de lui.


Mon avis


Si avant de lancer le film, je n'étais guère emballé par ce qui me semblait être un énième travail sur un sujet me touchant personnellement, les premières minutes m'ont rapidement fait changer d'avis. A vrai dire, le réalisateur parvient dès un très court instant à montrer au spectateur qu'il ne doit pas s'attendre, justement, à un énième film sur la condition humaine et l'inévitable vieillesse de l'homme, ainsi que tous ses travers (Alzheimer en particulier).

Nous sommes emmenés dans un récit fluide et parfaitement orchestré. Les images servent grandement à la narration sans jamais trop en faire. Florian Zeller, attaché aux détails, propose un film d'une grande qualité narrative, qui doit aussi et surtout à l'exceptionnelle prestation d'un Anthony Hopkins jamais décevant. L'acteur vieillissant et voyant peut-être en ce film une sorte de mise en abîme, ouvre son jeu pour atteindre une grande profondeur et des émotions qui viennent toucher le spectateur. D'une belle sensibilité, Olivia Colman joue le rôle de la fille dont il revient de s'occuper de son père dont la mémoire est en perte de vitesse fulgurante.

La grande qualité de scénario tient sans aucun doute au fait que Florian Zeller n'a pas pris de risques en adaptant une pièce de théâtre qu'il connaît particulièrement bien, puisqu'il en est à l'origine. Le Père est jouée dès 2012 en France puis dans le monde entier, et elle est souvent acclamée comme l'une des plus grandes pièces de théâtre de ces dernières années.

En conséquence, le spectateur se retrouve immergé à travers cette réalité fragmentée que vit Anthony, vieil homme tentant de s'accrocher aux seuls souvenirs qu'il lui restent, mais aussi à cette vie passée dont il ne veut se défaire. Pourtant, le triste sort que lui réserve un vieillissement rapide de sa mémoire, l'amène progressivement à sombrer tel un navire dans une mer de souvenirs. Souvent déboussolant, ce film ne fait pas de concession sur une expérience de fin de vie dont la tristesse prend rapidement le dessus.


La pellicule, soignée et efficace, est adroitement associée à des décors réussis. L'appartement où Anthony réside une large partie du film intervient comme une métaphore de sa propre conscience où les choses les plus solidement ancrées au fond de soi, disparaissent et laissent de grands vides. Puis, lorsque ne subsiste que de vagues éléments, le tumulte des jeunes années laisse place à une large floppée de poussière où les évènements de la vie s'évaporent jour après jour, comme ce tableau longtemps ancré au milieu du salon qui part pour ne laisser que de la poussière.



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