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The Grand Budapest Hotel, Wes Anderson (2014)

Photo du rédacteur: ValentinValentin

En attendant The French Dispatch, dont la sortie est prévue en 2020 et dont le casting s'annonce absolument fou (Kate Winslet, Tilda Swinton, Benicio Del Toro, Willem Dafoe, Christoph Waltz, Cécile de France, Bill Murray notamment), je vous propose de revenir sur la dernière création du réalisateur américain Wes Anderson, sortie en salles en 2014, The Grand Budapest Hotel. Petit succès en salles (1,250 000 entrées) mais très bon succès critique (8,1/10 sur l'IMDB, 4,2/5 sur Allociné), il tire sa richesse d'un style hors-pair, associé par un scénario décalé, marques du réalisateur américain, le tout associé à un casting d'une rare richesse, parmi lequel nous ne citerons que Ralph Fiennes, Adrien Brody, Jude Law, Harvey Keitel, Edward Norton et Léa Seydoux... Mais alors, qu'est ce qui rend le film aussi délicieux ? Inclassable, coloré et plein de peps, The Grand Budapest Hotel et ses personnages grandiloquents est clairement la plus belle et agréable réussite du déjanté Wes Anderson.


L'oeuvre, courte et efficace, narre les tribulations du concierge de l'hôtel Grand Budapest (Ralph Fiennes), situé dans la République fictive de Zubrowka, aidé de son Lobby Boy, Zero. Cet endroit est le plus réputé des établissements du genre (qui sont alors

Rencontrez M. Gustave, charmant concierge aux allures élégantes.

très nombreux), qui trouve son prestige dans les années de l'entre-deux guerres. Richement orné, sa décoration n'est faite que de couleurs vives, aux tons joyeux et à l'architecture complexe. Ce long dédale de couloirs est donc géré par le concierge Monsieur Gustave, un richissime individu, jamais avare de flirter avec ses clients ("Je couche avec tous mes amis" dit-il) afin de s'assurer une clientèle fidèle et prestigieuse. Toutefois, son aventure avec Madame D., femme éprise de décrépitude et négligée de sa famille, tourne à au drame. Celle-ci, se sentant considérée par M. Gustave, décide de lui léguer un tableau "le garçon à la pomme" (inspiré du "Jeune homme à pomme" de Raphaël, 1505) , d'une valeur inestimable. Mais ses héritiers, décidés à ne pas en rester là, fomentent une série de coups montés ubuesques pour récupérer le tableau que le concierge finit par voler, aidé de son jeune Zero. Sous fond de changements politiques, à l'orée du fascisme et de la guerre, l'histoire se déroule en plusieurs tableaux dont le rythme entraîne le spectateur dans une série d'aventures aussi rocambolesques qu'improbables : crimes maléfiques, évasions et courses-poursuites enneigées.



L'utilisation du format "académique" courant dans les années 1930 à 1950 lors de l'utilisation de négatif 35 mm rend la narration particulièrement crédible.

Wes Anderson l'avoue à la fin du film : son oeuvre est amplement inspirée des écrits de l'écrivain autrichien Stefan Zweig, dont la vie fut déchirée par le nazisme, fuyant son pays natal pour le Brésil avant de s'y suicider. Un destin tragique certes, mais Zweig fut l'un des rares écrivains à produire de sa plume des romans et nouvelles d'une qualité constante, fruits d'une imagination débordante. Avec son film, le réalisateur rend en quelque sorte un bel hommage à l'homme de lettres, en évoquant le cinéma des années 20 avec agilité : utilisation du stop-motion, plans rapprochés, utilisation de la pellicule 35 mm et de différents formats d'image... L'histoire construite en plusieurs flash-backs imbriqués (la scène d'ouverture révèle que le Grand Budapest Hotel est un livre dont son auteur nous offre le récit au gré de ses observations) est d'une grande fraîcheur et ne souffre pas de longueurs de rythme. La présence à l'écran, parfois succincte, de quelques-uns des acteurs fétiches d'Anderson rend agréable la narration. L'humour, distillé au fur et à mesure, parsème le récit de quelques moments franchement drôles.



Filmé en partie dans les légendaires studios allemands de Babelsberg fondés en 1912, Wes Anderson choisit de proposer au spectateur un film d'une grande qualité qui fait écho au travail des plus grands réalisateurs du XXe siècle. L'esthétique y est très soignée, les dialogues également. La musique du français Alexandre Desplat apporte un complément nécessaire à ce roman filmé.

Agréable, beau et d'une esthétique inimitable.



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