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Le cinéma français est-il à court d’idées ?

Photo du rédacteur: ValentinValentin

Jean Marais et Simone Signoret, figures du Comité de défense du cinéma français, en 1948.

Il n’est pas rare de croiser sur internet de nombreux commentaires sur les sorties cinéma de l’année en cours. Et chaque année, le même schéma se reproduit : le cinéma français est raillé, méprisé. Qualité, thèmes, acteurs : tout y passe. Face à un renforcement de la « mondialisation du cinéma » (notamment l’arrivée et le succès de films sud-coréens en 2019), le cinéma français fait il encore le poids ? Les scénaristes sont ils victimes du syndrome de la page blanche ?

Loin sont les années « glorieuses » où brillaient les grandes étoiles du cinéma français. Mais, ne dit-on pas que lorsque qu’un étoile s’éteint, une autre renaît aussitôt ? Posséder un regard rétrospectif en matière d’art est une chose nécessaire : sans tomber dans les abysses du passéisme, tous les réalisateurs ont su tirer les meilleurs fruits du passé de la discipline. En France, le cinéma aujourd’hui propose un véritable renouvellement : si une véritable impression de « déjà-vu » règne chez Pathé, Gaumont, Canal+, et d’autres, le cinéma sort de sa chrysalide pour se décomplexer et tirer de féroces enseignements. Plusieurs personnalités incarnent ce phénomène : de son côté, un Luc Besson titubant sombre dans les méandres du « Remake-moi si tu peux » avec son dernier Anna, tandis que des films plus profonds, culturellement novateurs et abordant avec sincérité des thématiques d’aujourd’hui ont obtenu un succès très raisonnable. Ce cinéma scindé en deux camps se distingue par une kyrielle de comédies familiales ou non, relativement toutes abordables : « Nous finirons ensemble », « Les crevettes pailletées », « Nicky Larson », « Rebelles » (et plein d’autres) ainsi qu’un quota plus réduit de films plus élevés intellectuellement, plus élitistes : « Sybil », « être vivant et le savoir », « Le jeune Ahmed » ou encore « Le chant du loup ». Ce cinéma est globalement scindé en deux, ce qui en fait une offre très singulière par rapport aux autres pays. Indéniablement, le cinéma français brille par ses actrices et acteurs de grande qualité, de plus en plus sollicités par des réalisateurs étrangers, dans des projets importants. En faire la liste serait trop longue, trop peu exhaustive et l’année a permis de révéler de nouveaux espoirs du cinéma français, qui incarnent un futur radieux, y compris aux côtés de l’ancienne génération. A court d’idées ? Certainement pas. Le cinéma s’incarne par des réalisateurs comme Cédric Klapish, Justine Triet, Olivier Assayas et tant d’autres... Mais ce cinéma, dicté par la pression financière des sociétés de production, s’oriente trop souvent vers des films prônant la réunion d’acteurs dénuée de sens, souvent infecte et répétitive, répétant sans vergogne des clichés purement français sous fond d’humour décapant, ou plutôt délavé.

En France, le cinéma bleu-blanc-rouge ne semble pas désintéresser : en 2018, 6 des plus grands succès sur 20 retenus sont français, un chiffre globalement stable sur les années précédentes. La fréquentation a elle aussi augmenté en 2019, ce qui est un bon signe, notamment grâce au succès important de films américains comme Avengers ou Le Roi Lion. Mais, le plus inquiétant demeure le succès à l’international du cinéma français, extrêmement timide. Rares sont les films à obtenir un succès en dehors des frontières de l’hexagone. Si les années précédentes, la presse pensait que le Coq pouvait chanter à l’étranger grâce à Besson, 2019 en a prouvé tout le contraire, n’ayant pas permis à sa son auteur de sauver son honneur. En début d’année, Télérama titrait un article « Faut-il s’inquiéter des performances du cinéma français à l’étranger ? », en avançant des chiffres désastreux en 2018 par rapport à 2017. Les nouveaux médias liés au cinéma comme la SVOD modifient considérablement le rapport des spectateurs au films et aux salles obscures : 2019 est l’année où le plus de séries et de films français ont été exportés sur des plateformes dédiées à la vidéo à la demande. Depuis plusieurs années, le leader a permis de mettre à l’affiche plusieurs stars françaises comme Léa Seydoux, Gad Elmaleh, Gérard Darmon, Gérard Depardieu, Dany Boon... le nombre de contenus originaux Netflix français ne cesse de s’accroître, alors que la qualité régresse fortement...

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