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Pour une poignée de Césars... de trop ?

Photo du rédacteur: ValentinValentin


La nuit dernière s'est déroulée la traditionnelle cérémonie des Césars du cinéma en direct de la salle Pleyel à Paris. Diffusée sur Canal+ en clair, l'événement était déjà sous le signe de vives tensions avant même son début, concernant la présence ou non du réalisateur Roman Polanski. Finalement, si celui-ci n'a pas souhaité assister à la Cérémonie comme toute l'équipe du film, son ombre a considérablement plané sur la soirée. Était-ce la cérémonie de trop ? Après la démission de l'ensemble du comité d'administration fin février, la question se posait déjà. A l'issue de la soirée, la question devint une affirmation. Entre malaises, vives tensions, moments indignes du Septième Art, l'heure est au bilan de cet événement créé en 1976, ayant malheureusement perdu tout prestige en raison de ses trop grandes polémiques ayant atteint leur apogée hier soir.


Adèle Haenel quittant la salle, le ministre de la Culture regrettant l'attribution d'un César, des personnalités criant "honte, une honte", Florence Foresti ne souhaitant pas remonter sur scène : voici l'effet Polanski. Hier soir, se tint en demi-teinte un procès populaire, celui du réalisateur accusé d’agressions sexuelles. Si son exemple devrait servir à repérer tout les "prédateurs" rôdant dans le monde du cinéma, celui-ci servit surtout à faire de cette prestigieuse cérémonie un moment particulièrement gênant, dramatique. J'accuse, nommé 12 fois, demeure depuis sa sortie le film de la discorde : Cautionner ? pas cautionner ? voir le film ? pas voir le film ? Césariser ? pas Césariser ? Autant d'interrogations qui se retrouvèrent cristallisées hier soir par l'attribution du César du meilleur réalisateur, des meilleur costumes et de la meilleure adaptation à Roman Polanski. Mais bien entendu, si ce dernier est désormais roi dans les discussions autour de ce moment de cinéma, il ne faudrait certainement pas oublier que bien d'autres films et personnalités furent, à juste titre, récompensées pour leur travail en faveur d'un cinéma français en pleine reconstruction. On notera le triomphe de Les misérables, récompensé par le César du meilleur film, du meilleur espoir masculin (Alexis Manenti), de Parasite, de La Belle époque également, de Roschdy Zem, d'Anaïs Demoustier..., un palmarès sous le signe de la diversité et de l'unité sociale et culturelle.


Malgré tous ces bons films ainsi représentés, il n'empêchera que la 45e Cérémonie marquera le glas d'un cérémonial complètement dépassé par les événements et par la pression populaire, exercée par les associations féministes hautement représentées - et à juste titre - par quelques figures du cinéma dont Adèle Haenel. A l'intérieur de la salle Pleyel comme à l'extérieur, une ambiance de plomb régnait en maître de cérémonie. Devenus une véritable risée nationale et internationale (Brad Pitt ayant échappé in extremis à ceci en refusant son César d'honneur, une première!), les Césars du cinéma, ces mêmes Césars qui attribuèrent de précieuses statuettes à Truffaut, Annaud, Scola, Blier, Resnais, Jeunet, Audiard, Besson, Dolan, mais aussi à tant de grandes figures féminines et masculines dont nous ne citerons pas les noms, est devenue une terne et pathétique cérémonie où le "devoir de justice" prime sur l'amour du Cinéma, sur la grandeur du Septième Art français. Quid de choisir à nouveau Florence Foresti comme présentatrice ? Si le choix de Sandrine Kiberlain n'est absolument pas à remettre en cause, celui de l'humoriste demeure peu propice à une telle cérémonie, qui fut, plus que jamais, un moment polémique, politique, pathétique.

La fin d'une époque ? Sans doute.


(Les propos ici énoncés n'engagent que leur auteur)

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