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Les films les plus marquants des années 2010

Photo du rédacteur: ValentinValentin

Dernière mise à jour : 16 janv. 2020



Dans cette courte présentation, je vous propose de revenir sur quelques-uns des films qui m'ont le plus marqué lors de leur premier visionnage, qu'il soit au cinéma ou bien sur petit écran, lorsque l'occasion ne s'est pas présentée de les voir assis sur un beau fauteuil rouge. Initialement publiée sur la page Facebook du site, la liste se révèle être éminemment subjective et ne tient compte que de ma sensibilité personnelle. N'hésitez donc pas à réagir, et ainsi donner votre liste des films qui vont ont le plus marqué durant la décennie cinématographique qui s'est récemment achevée, par une année particulièrement prolifique pour le cinéma français, dont la fréquentation a particulièrement progressé en 2019.


Interstellar, Christopher Nolan (2014)


Brillant film, véritable trip métaphysique complexe et réaliste dans sa majeure partie, Interstellar est à mon sens l'une des plus brillantes réussites en matière de Science-Fiction de ces dernières années. Loin toutefois d'un 2001 l'odyssée de l'espace (Kubrick, 1968) toujours à tort comparé, ce puissant film du réalisateur de Dunkerque et du prochain très attendu Tenet, amateur d'énigmes presqu'insolvables est magistral quant à sa réalisation. Il met également en scène un beau casting (Matthew McConaughey, Jessica Chastain, Michael Caine, Matt Damon, Thimothée Chalamet notamment), et sa beauté visuelle, sa complexité narrative et sa profondeur émotionnelle en font une oeuvre de qualité. Il n'en reste pas moins que, perdant le spectateur dans un florilège de langages scientifique, il finit par le perdre et l'engager dans les tortueux chemins de l'incompréhension.


Parasite, Joon-ho Bong (2019)



Présenté à Cannes où il obtient la Palme d'Or, Parasite est le synonyme de renouveau et de l'émergence du cinéma coréen en Europe, où il fait des merveilles. Un scénario irréprochable associé à un propos très actuel en font une oeuvre qui ne laisse pas indemne à la sortie en salles, parce que déroutant et oeuvre d'un homme s'inscrivant parmi les meilleurs réalisateurs de sa génération. Parasite est un immanquable du cinéma actuel, dont on apprécie la mise en scène, l'ambiance anxiogène et la grande qualité d'interprétation. C'est, certainement, l'une des meilleures réussites cinéma de la décennie, sinon la meilleure.


Mad Max Fury Road, George Miller (2015)



Attention : Mad Max : Fury Road est vraisemblablement l'expérience de cinéma total par excellence. Aucun film n'arrive à la cheville de celui-ci lorsqu'il s'agit d'emmener le spectateur dans un trip d'une puissance et d'une beauté désertique considérable. Avec Mad Max : Fury Road, George Miller relance la folie des reboots de franchises des années 1980 qui avaient déjà fait leurs preuves, mais demeure bien le seul à faire au delà de l'opus original, et sans son personnage principal incarné par Mel Gibson. Complètement fou, sans limites, visuellement explosif et d'un soin tout particulier, il est complété par une bande-son ahurissante et des acteurs inspirés, dont Charlize Theron en héroïne d'un futur pessimiste et Tom Hardy dont la fureur de vivre n'a de limites que celle du compteur des voitures qu'il pilote avec une adresse toute particulière.


Drive, Nicolas Winding Refn (2011)



Avec Drive, tant le réalisateur danois que l'acteur principal (Ryan Gosling) prennent un tournant dans leurs carrières respectives. La beauté de ce film réside à la fois en la complexité émotionnelle du "driver" et en la prouesse artistique qu'est ce film. Adepte des images léchées, éclairées au néon et aux plans cadrés avec une grande minutie, Nicolas Winding Refn met tout son savoir et sa passion au service d'un film à la bande son électrisante et surtout à l'ambiance oscillant entre une malsaine chaleur et une froideur sous-jacente. Certes, le scénario ne tient qu'à un mince fil, et l'on pourrait reprocher à Ryan Gosling sa linéarité d'expression, quasi absente mais surtout particulièrement sombre. Les scènes nocturnes, les cadrages, la symbolique des couleurs en font un film qui est, sur le plan esthétique, l'un des plus irréprochables de la décennie.


Blade Runner 2049, Denis Villeneuve (2017)



Réalisateur de génie, Denis Villeneuve (dont nous avons consacré un portrait disponible sur le site) s'attaquait, non sans peur, au défi de donner une suite à un film entré dans le panthéon de la Science Fiction, Blade Runner de Ridley Scott. Si le caractère singulier de celui-ci, en plus de ses nombreuses qualités en font une oeuvre sûrement inégalable (et pourtant souvient copiée), Blade Runner 2049 s'articule comme une agréable réflexion métaphysique et une quête d'identité développée pendant quasiment trois heures. La présence de Rick Deckard (Harrison Ford) aux côtés de l'agent K (Ryan Gosling) fait le lien avec le premier film dont le réalisateur talentueux supervisa aussi le déroulement aux côtés de Denis Villeneuve. Plusieurs générations de techniciens et d'artistes se sont associés pour proposer Blade Runner 2049, dont on appréciera sans aucun doute - hormis la longueur hypnotisante du film - la beauté globale de la photographie (Roger Deakins aux commandes), le propos général, la bande-son envoûtante.


Shutter Island, Martin Scorsese, 2010



Fier d'une carrière exceptionnelle, Martin Scorse décidait de reprendre l'un de ses acteurs fétiches, Leonardo DiCaprio, pour incarner le personnage principal ô combien torturé dans une énigme de haute volée, qu'est Shutter Island. L'île-prison du film, métaphore puissante de l'esprit humain, génère un climat étouffant et déroutant pour le spectateur, dont les certitudes sont sans cesse ébranlées tout au long. Rien n'est évident, tout est complexe : Avec Shutter Island, Scorsese signe son énigme psychologique la plus réussie dont les multiples lectures possibles en font un objet de réflexion particulièrement intéressant sur l'inconscient, sur la folie, sur la réalité et ses perceptions possibles. On n'oubliera certainement pas de préciser que l'interprète d'Aviator est accompagné de quelques grands : Mark Ruffalo, Ben Kinsgley, Max Von Sydow. Déroutant ? c'est le bon mot.


La La Land, Damien Chazelle (2016)



Frappant un grand coup dans le domaine du cinéma musical contemporain avec Whiplash (2014), Damien Chazelle revient en 2017 avec ses souvenirs de cinéphile, sa psyché et ses rêves colorés grâce à La La Land. Beau moment de cinéma, pop, coloré, bourré de références disséminées et brillamment interprété, ce film est une grande réussite et le gage d'une grande maîtrise de l'art de faire de films de la part du réalisateur américano-français. Inspiré par les comédies musicales de Jacques Demy, La La Land peut s'enorgueillir de superbes plans réels, d'une photographie là encore irréprochable et d'un rythme plutôt correct. Un ensemble d'éléments qui feront de ce film un triomphe international à la cérémonie des Oscars, avec pas moins de 6 prix, 5 BAFTA et même une nomination aux Césars du cinéma.


Gone Girl, David Fincher (2014)



Une histoire sanglante alliée à un suspens insoutenable : voilà la recette du thriller trash et sans détours de David Fincher (Seven). Malsain, angoissant et rondement mené, Gone Girl est un bon film qui fait froid dans le dos, mais dont les qualités (dialogues, scénario, photographie et interprétation) sont bien présentes et en font une grande réussite. En comparaison avec Prisoners de Denis Villeneuve, Gone Girl est un cran au-dessus d'une manière certaine car moins inégal et de fil en aiguille, il donne à voir une machination infernale autour du personnage principal. Féroce et cruel.


Mommy, Xavier Dolan (2014)



Xavier Dolan est incontestablement l'un des génies du cinéma les plus précoces. Scénario, costumes, montage et production sont signés de sa main dans ce film brillant et rempli de nombreuses qualités. A seulement 25 ans et pour sa quatrième apparition au festival de Cannes, Dolan fait mouche avec ce drame très bien écrit et particulièrement poignant. Il est associé à une bande son très personnelle (comme l'est le film en lui-même, Xavier Dolan faisant du cinéma le moyen d'expression de ses propres émotions). Les interprètes surprennent de sincérité. En conséquence, c'est un tourbillon médiatique qui s'est emparé de la sortie de ce film, en France et dont les projections, les avant-première attirent énormément de personnes. Une franche réussite.


Grand Budapest Hotel (2014)



Un casting mémorable, une mise en scène hors du commun, un scénario décalé assorti d'une bande originale d'Alexandre Desplat. Il fallait pourtant s'y attendre : Wes Anderson est connu pour son sens de l'originalité et de l'excentricité, tout comme un amour inconditionnel du cinéma des origines. Tourné dans un format magnifique et dont le rendu des images est impressionnant de beauté, Grand Budapest Hotel émerveille, fascine et laisse perplexe. Il s'agit surtout de se laisser happer par la grandiloquence du réalisateur, mais dont le génie tient à rassembler une palette assez folle d'acteurs actuels qui n'effectuent parfois qu'une simple apparition : mais imaginez la madeleine lorsque Harvey Keitel, Ralph Fiennes, Bill Murray, Willem Dafoe, Edward Norton, Adrien Brody, Jude Law, Owen Wilson, F. Murray Abraham, Mathieu Amalric, Léa Seydoux se croisent, ne serait-ce que quelques secondes ? Un grand moment de cinéma à voir sur le plus grand écran possible.


Mentions honorables :


Le classement, très subjectif, laisse sur sa faim. Voici en conséquence quelques mentions honorables qui auraient mérité amplement leur place dans ce classement : A commencer par le splendide Her de Spike Jonze (2013), dont son visionnage me laisse d'un des meilleurs souvenirs cinéma de ces dernières années. Whiplash (2014) en fut de même et reste très certainement une grande réussite d'un réalisateur hors-pair. Amour, La loi du marché, l'Exercice de l'Etat sont tous trois des films français brillants. Il ne faudrait pas oublier non plus Under the skin de Jonathan Glazer, mais aussi Dallas Buyers Club ou pour finir le superbe Cold War (2018), Hugo Cabret de Martin Scorsese et Django Unchained de Quentin Tarantino.

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