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Mean streets, Martin Scorsese, 1973

Photo du rédacteur: ValentinValentin

Affiche française du film qui sort en salles en 1976 en France.

Première collaboration entre Robert de Niro et Scorsese, Mean Streets pose les bases du réalisateur tel que nous le connaissons aujourd'hui : Taxi Driver, Les Affranchis, Casino sont les héritiers direct de Mean Streets en raison d'une trame narrative, d'une ambiance et de personnages qui étaient déjà, en 1973, particulièrement bien travaillés. Mais surtout, Mean Streets est le plus autobiographique des films de Martin Scorsese.


Le résumé


Little Italy, 1970. Charlie et Johnny Boy, deux malfaiteurs, tentent de s'intégrer dans le milieu sans pitié de la mafia italienne. Si Charlie peut compter sur son oncle qui souhaite faire de lui le patron d'un restaurant, Johnny Boy, impétueux, irréfléchi, s'enfonce chaque jour un peu plus dans les dettes et se met tout le monde à dos. Charlie, dont la piété n'a aucun égal, tente de recueillir sous son aile le jeune rebelle, mais à quel prix ?


L'analyse


Tourné en moins d'un mois avec un budget très réduit et des moyens désormais risibles, le projet de Mean Streets faillit ne jamais aboutir par manque de soutien. Contre vents et marées, Scorsese, accompagné de son ami le scénariste Mardik Martin, reformule le scénario qu'il avait commencé lorsqu'il était étudiant. Désormais plus personnel sur le conseil de John Cassavetes, mélangeant fiction, souvenirs familiaux et contexte New Yorkais : voici qu'en 1973 est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes Mean Streets, le premier d'une série de films où se développe un univers Scorsesien unique. A partir de ce moment, Scorsese dira toujours "plus c'est personnel, plus c'est créatif".


Avec Mean Streets, Robert de Niro devient définitivement l'alter ego de Martin Scorsese à l'écran. C'est dès le début du tournage que le réalisateur se rend compte du grand talent de De Niro, dont l'association avec le talentueux Harvey Keitel créée une véritable complicité, une alchimie à l'écran, qui sera ensuite renouvelée 2 ans plus tard dans le brillant Taxi Driver (voir critique ici), palme d'or au festival de Cannes en 1976.

Mais revenons à Mean Streets dont on appréciera les nombreuses qualités. Martin Scorsese parvient à retranscrire le quotidien d'un microcosme poisseux et instable, celui de Little Italy où les coups de feux sonnent le glas de bien des ennemis de ceux qui osent s'imposer devant les parrains du quartier. On retrouve dans ce film le portrait d'un New York sale, raciste, instable, sombre et violent, où les cinémas pornographiques sont à chaque coin de rue, où les feux de circulation illuminent les pares-brises des taxis. Ce sont des thèmes qui sont chers à Scorsese qui sont développés ici : la vie d'un homme tiraillé entre le bien et le mal (Johnny Boy; De Niro), quelque chose que nous retrouvons par exemple quelques années plus tard dans Raging Bull et dans Casino mais aussi le thème de la religion, ici très présent, grâce à la figure de Charlie, particulièrement pieux et guidé par la lumière divine de Saint François D'Assise. Le rôle de Harvey Keitel, millimétré est marquant, par sa force d'interprétation et sa grande conviction.


Nous retrouvons également l'usage à moindre mesure de la voix off et l'utilisation d'une bande son très influencée par la période des années 1960. Très rock, folk, la bande originale du film donne un élan tout particulier à certaines scènes (bagarres, apparitions de personnages). Imprégné de l'esprit Nouvel-Hollywood, Mean Streets est littéralement la genèse d'un grand réalisateur, Martin Scorsese, et le début de l'une des plus fructueuses collaborations de l'histoire du cinéma américain entre les deux natifs de Little Italy. C'est le point de départ réel pour de Niro dans la mesure où celui-ci enchaîne très rapidement les immenses succès critiques en incarnant plusieurs rôles mythiques (Mean Streets, Le Parrain 2, Taxi Driver, Voyage au bout de l'enfer, Raging Bull, La valse des pantins, Il était une fois en Amérique)



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