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PORTRAIT : Léa Seydoux, la "frenchie" préférée du cinéma

Photo du rédacteur: ValentinValentin


Parmi les actrices françaises ayant actuellement le plus de succès à l'étranger, Léa Seydoux figure en tête d'affiche. Sa carrière, commencée il y a à peine plus de 10 ans, l'a amené a tourner avec un nombre considérable de pointures du cinéma américain. Son jeu d'acteur très singulier couplé à un charme indéniable font d'elle une actrice particulièrement prisée pour interpréter des rôles ambivalents, ambigus, souvent sombres, et souvent critiqués du grand public.


Née en 1985, Léa Hélène Seydoux Fornier de Clausonne est issue d'une famille particulièrement aisée. Sa jeunesse durant, la jeune Léa côtoie le luxe et les célébrités. Sa famille, du côté de son père, tient d'un main ferme le monde de cinéma : son grand-père est l'actuel président de Pathé et gérant également des Cinémas Pathé-Gaumont. Son grand oncle, Nicolas Seydoux, est également président du conseil de surveillance chez Gaumont, ayant pour fille la directrice générale de cette même entreprise.

Enfant gâtée ? Pourtant, Léa Seydoux semble avoir fait de timides début dans le cinéma. Elle l'affirme elle-même, son grand-père n'ayant jamais prêté attention à elle, c'est par ses propres moyens qu'elle a décidé de s'immiscer devant la caméra. En l'absence de tout diplôme, qu'il s'agisse du baccalauréat ou d'études supérieures, la chose semblait compliquée. Les cours de théâtre qu'elle prit tôt dans sa vie lui permirent de rompre avec une timidité maladive et de forger son regard, son interprétation qui demeurent maintenant particulièrement appréciés des réalisateurs.

Si la carrière de Léa Seydoux prend un tournant vers les années 2010, il lui aura fallu attendre de longues années avant d'accéder à un rôle majeur au cinéma. Dès le début des années 2000, la jeune femme qui n'a alors qu'une quinzaine d'années fait de multiples apparitions télévisées dans des publicités, puis en 2005 son potentiel d'actrice est repéré par Olivier Dahan qui lui propose une courte apparition dans un clip musical du chanteur français Raphael. Trois ans plus tard, elle débute véritablement au cinéma, et c'est un véritable coup d'éclat : son rôle dans l'adaptation du roman de la Comtesse de La Fayette La Belle personne est acclamé par la critique. Quasi téléfilm, presque film, l'apparition de Léa Seydoux sonne comme les débuts prometteurs d'une jeune actrice en devenir. Elle qui côtoie régulièrement des Christian Louboutin, elle une parisienne avisée, sachant jouer de ses charmes et déployer ce regard souvent considéré comme intimement prétentieux. Fière d'une rugissante envie de percer l'écran, elle se construit sa culture cinéma grâce à sa sœur qui lui fait découvrir des Hitchcock, Godard, Allen, Tarantino... Pour les deux derniers, jouer dans leurs films ne lui semble pas impossible. Si bien qu'en 2010, après avoir obtenu prix de la révélation féminine à Cannes en 2009, la jeune actrice de 25 ans fait une apparition particulièrement remarquée dans Inglourious Basterds, film-bascule pour Christoph Waltz et Mélanie Laurent, comédiens au talent implacable. Comme l'interprète multilingue de Hans Landa, Léa Seydoux vire brutalement de la télévision au cinéma, sans ménagement aucun. L'année suivante, le britannique Ridley Scott revisitant l'histoire de Robin des Bois la choisit pour incarner Isabelle d'Angoulême dans son blockbuster un peu fade.

La carrière de Léa Seydoux est lancée et son pari est (presque) réussi. Nous sommes dans le début des années 2010 et la jeune ambitionne de jouer avec les plus grands. Alors Léa enchaîne les rôles en multipliant les genres et les registres, en s'entourant des meilleurs afin d'atteindre les sommets. En 2011, elle rencontre Tom Cruise et rend possible sa participation dans Mission Impossible : Protocole Fantôme. Du Blockbuster au film d'auteur, ces quelques années sont pour elle l'occasion de se faire au nom dans le temple des étoiles du cinéma français... et international.

En 2 ans, Léa Seydoux apparaît dans 11 réalisations, et en particulier dans le film de Woody Allen, Minuit à Paris, adaptation du roman d'Hemingway Paris est une fête.

Rachel McAdams, Woody Allen et Léa Seydoux pour la présentation de Minuit à Paris.

En 2013, elle monte enfin les marches en tant que star. Repérée par Adellatif Kechiche, l'actrice partage la sulfureuse affiche de La vie d'Adèle chapitres 1 et 2, avec Adèle Exarchopoulos. Lorsqu'elle redescend les marches, c'est avec un trophée : la Palme d'Or. Son jeu fusionnel oblige le jury à faire exception en attribuant la palme d'Or au réalisateur ainsi qu'aux deux actrices. Dans La vie d'Adèle, Léa brille par une interprétation de haute volée dont elle se remémore encore les moments les plus délicats et difficiles. Kechiche est exigeant. Kechiche en veut toujours plus. Léa aussi. Alors elle ne s'arrête pas là. Les nominations et les prix tombent. Mais ce n'est pas suffisant.

Ce rôle, qui lui aurait coûté selon elle plusieurs propositions ultérieures, lui permet néanmoins de suivre la voie de l'ultime reconnaissance. Sam Mendes, homme de cinéma et de théâtre, apprécie son rôle et lui propose de devenir la nouvelle "James Bond girl" dans Spectre.

Elle fonce à Londres, joue de son regard d'un bleu profond, et partage l'affiche avec Daniel Craig. Mais ce n'est pas tout : les années se suivent et ne se ressemblent pas. Léa Seydoux est demandée par Yorgos Lanthimos, Wes Anderson, Xavier Dolan. Si elle n'obtient que rarement le premier rôle, elle ne demeure pas moins celle que les réalisateurs apprécient. On lui confie souvent des seconds rôles, mais dont l'interprétation cruciale nécessite ce regard ténébreux et ce visage souvent impassible dont elle seule demeure la clé.

En 2018, Netflix la recrute pour y incarner une androïde dans un film de Science-Fiction et de romance, dont Ewan McGregor est le protagoniste. 2019 est plutôt faste pour celle qui atteint désormais les 35 ans ; Une interprétation exceptionnelle de noirceur et de froideur dans Roubaix, une lumière d'Arnaud Desplechin, puis un rôle dans le très attendu jeu-vidéo du maître japonais Hideo Kojima. En 2020 ? La jeune femme sera de nouveau dans le casting dantesque du prochain Wes Anderson, The french dispatch et réincarna son rôle de frenchie glamour dans le prochain James Bond.

Léa Seydoux dans Roubaix, une lumière

Comparée trop souvent à certaines actrices françaises des années 1960-1970, comme Françoise Dorléac (La peau Douce, François Truffaut, 1964), elle n'est rien de tout cela. Pourtant inspirée du cinéma français de ces années-là, Léa Seydoux saît rester elle-même, en proposant de manière relativement régulière des interprétations de qualité, et a su se forger un nom à l'étranger sans user de sa "bonne condition". Elle est de ces actrices qui divisent grandement le grand-public et les critiques, souvent associée à cette enfant gâtée parisienne, et à une interprétation bien souvent plate et monotone. Alors, qui de Mélanie Laurent ou Léa Seydoux a su le mieux tirer son épingle du jeu ? Toutes deux issues de la même génération, la renommée internationale pour Mélanie Laurent aura été moins flagrante : Ses rôles, plus intimistes, sont d'avantages axés sur un cinéma d'auteur essentiellement français que sur des superproductions, à quelques exceptions près.


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